A fleur de mots

Café-Théâtre, soirée poésie

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Chronique -Nantes Poche du 14 mars 2007

 

ET SI L’ON TIRAIT UN FIL

COMPAGNIE A FLEUR DE MOTS

Les 8, 9 10 mars, Salle Vasse

 

Toute vêtue de couleurs tamisées, la Salle Vasse s’est improvisée cabaret ce week-end. Installés dans le hall, petites tables, bougies et ambiance chaleureuse ont accueilli la compagnie redonnaise A fleur de mots.

Lors de trois représentations la troupe s’est amusée, avec le public, à « tirer un fil » entre poésie, théâtre et musique. Dans le dédale sans fin des textes de Mythèse Morillon, la comédienne centrale du spectacle, Gwenn de Coëtlogon, s’est jouée des mots. Elle a déroulé un fil d’Ariane entre musicalité et théâtralité, et donné la réplique à des arrangements sonores de circonstance.

A l’œuvre, Joël Cuny (guitariste), Yannig Robert-Landry (concertina) et Marylin Edouard (flûte traversière). Bien plus qu’une simple orchestration décor, les compositions aux accents folk, qui ne sont pas sans rappeler certains traditionnels bretons, magnifient la pièce. Ils lui donnent un côté « théâtre de proximité », de ceux où l’espace entre public et comédiens semble anéanti.

Et si le spectacle revêt des aspects de théâtre populaire, c’est surtout grâce à l’écriture de Mythèse Morillon. Dans la veine d’auteurs comme René-Guy Cadou, Georges Brassens voire Raymond Devos, sa poésie taquine l’auditoire. Elle est coquine (Effeuillage), simple et touchante (le fil déroulé), tout en se jouant des contrepèteries et multiples figures de style (Carpe Diem, Les pas). En une quinzaine de poèmes, toute l’étendue des subtilités de sa plume est exposée. Une mise en scène où Gwenn de Coëtlogon fait figure de parfaite maître de cérémonie. Un jeu de scène très théâtral, où le public voit évoluer la comédienne, entre phrases murmurées et passages plein d’emphase.

L’initiative de la troupe arrive à point nommé pour tous ceux qui considèrent la poésie comme un art difficile d’accès. Avec « Et si l’on tirait un fil », la compagnie A fleur de mots réinscrit la poésie dans sa tradition première : l’oralité.

Claire Robin